Le lien multimedia – 6 novembre 2025
DataFranca, un organisme montréalais spécialisé dans l’édition d’ouvrages scientifiques en français, oeuvre à démystifier l’intelligence artificielle et les grands jeux de données à travers ses publications « Les 101 mots de l’intelligence artificielle » et le « Lexique de l’intelligence artificielle » afin de démocratiser l’usage et la compréhension de cette technologie en plein essor.
DataFranca, un organisme montréalais spécialisé dans l’édition d’ouvrages scientifiques en français, oeuvre à démystifier l’intelligence artificielle et les grands jeux de données à travers ses publications « Les 101 mots de l’intelligence artificielle » et le « Lexique de l’intelligence artificielle » afin de démocratiser l’usage et la compréhension de cette technologie en plein essor.
« Notre objectif aujourd’hui est la littératie numérique, explique Gérard Pelletier, président et directeur général de DataFranca. La première chose à apprendre sur l’intelligence artificielle, c’est qu’elle n’est ni intelligente ni artificielle. Ce n’est pas intelligent parce que ça ne pense pas. Ce n’est pas artificiel, car ce sont des hommes et des femmes qui utilisent des algorithmes très complexes avec des superordinateurs derrière tout ça. »
Il souligne un grand manque de compréhension de l’IA, tant chez les professionnels qui l’utilisent dans leur travail que dans la population en général, en grande partie à cause du lexique qui l’entoure, qu’il soit en français ou en anglais. « On doit expliquer ces concepts comme les données, les données massives, la science des données, l’apprentissage profond, les réseaux neuronaux, etc., qui sont au coeur de cette technologie. Si l’on ne comprend pas les différentes composantes de l’IA, cela ressemble à de la magie, et on ne saisit pas les effets
que cela peut avoir sur nous. »
La littératie numérique, c’est aussi comprendre l’origine historique des mots employés au quotidien, selon Gérard Pelletier. « Le terme “intelligence artificielle” remonte à 1956. Ce sont des professeurs qui s’étaient regroupés et qui ont dit : “On va trouver un mot qui va attirer le financement.” À l’époque, “intelligence artificielle” avait du sens. Mais aujourd’hui, il faudrait utiliser des termes plus précis. Prenez juste le “GPT” dans ChatGPT : qu’est-ce que c’est ? GPT signifie “Generative Pre-trained Transformer”. Dedans, un transformer est un algorithme très complexe. Et on peut continuer ainsi avec chaque nouvelle défi nition, pour que les genscomprennent que ça ne sort pas de nulle part. »
Pour constituer ces bases de savoir accessibles, DataFranca collabore avec des universités etdes institutions locales qui fournissent le contenu scientifi que. Pour « Les 101 mots del’intelligence artifi cielle », l’Université de Montréal et l’Institut Mila ont assuré la rigueurscientifi que de l’information sur l’IA en français.
Contrairement à ce que son titre pourrait laisser croire, ce livre contient 212 termesincontournables pour maîtriser le sujet. Le titre représente un hommage à la loi 101, quiimpose l’affi chage en français dans l’espace public.
« Il y a beaucoup de termes qui, malheureusement, sont utilisés uniquement en anglais dansles domaines professionnels et scientifi ques. Notre volonté, c’est de fournir aux professeurs,aux étudiants et à la population la défi nition exacte de ces mots en français, afi n que nouspuissions, comme francophones, au Québec, en Europe, en Afrique ou au Maghreb, avoiraccès à ces connaissances. »
Au-delà de l’édition de livres, l’organisme propose sur son site Web un lexique de l’IA contenantplus de 5 000 termes en français, utilisés dans le domaine, qu’il maintient à jour en continu.« Quand les spécialistes, les enseignants, les étudiants ou les journalistes veulent connaître unmot précis ou un concept en français, ils peuvent le trouver chez nous. Et cela, c’est unique.C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le Fonds de recherche du Québec appuie notre mission :personne d’autre ne fait cela, ni en France ni au Québec. »
Établi à Montréal, l’organisme travaille dans toute la francophonie et offre également desateliers de littératie numérique à l’international. « Je suis allé au Bénin, en Côte d’Ivoire, enAlgérie et au Liban, et nous expliquons aux gens les mêmes concepts, parce qu’ils ont lesmêmes besoins à ce niveau. Nous ne sommes pas là pour vendre, mais pour informer.Expliquer les mots, c’est donner aux gens le pouvoir de prendre les bonnes décisions face à latechnologie. Cela permet aussi à certaines personnes mal informées d’arrêter de parler pourne rien dire et surtout qu’on cesse de les écouter. »
Les activités de DataFranca ne se concentrent pas uniquement sur l’intelligence artifi cielle. Lasérie des « 101 mots » comprend un volet sur la photonique, réalisé en collaboration avecl’Université Laval et l’Université McGill, ainsi qu’un autre sur le quantique, conçu avecl’Université de Sherbrooke. « Nous travaillons maintenant sur « Les 101 mots de lacybersécurité » car on observe de plus en plus d’innovations dans le domaine du hameçonnageet des arnaques liées à l’IA générative. Il est donc essentiel de comprendre ces phénomènespour mieux les prévenir. Le prochain volume portera sur « Les 101 mots de l’astrophysique »,afi n de rendre hommage à un grand astrophysicien québécois, Hubert Reeves. »

