Pour la très grande majorité des cas, le lexique employé pour l’IA est largement anglophone. Malgré les quelques tentatives éparses, les anglicismes ont investi durablement notre quotidien. Ainsi, les récentes éditions du dictionnaire ne comptent plus le nombre de mots d’origine étrangère désormais entrés dans le langage courant, à avoir rejoint leurs pages, à l’image du terme “big data”, arrivé chez Robert et Larousse en 2016, ou de “crypto-art” et “flex-office”, qui ont fait leur entrée cette année.
14 nouvelles expressions à franciser
Pourtant, des alternatives existent. Il y a quelques jours, la Commission d’enrichissement de la langue française a publié une nouvelle liste de termes officiels et en français, liés à l’intelligence artificielle. Si certains sont déjà usuels, comme IA générative ou modèle de langage, d’autres sont plus surprenants. Comme par exemple la transformation de l’acronyme LLM (Large Language Model) en GML (Grand Modèle de Langage). Il faudra sans doute quelques années pour voir certains termes s’imposer en France, s’ils y parviennent un jour.
Apprentissage antagoniste
pour « adversarial machine learning » (AML)
Apprentissage par transfert
pour « transfer learning »
Génération automatique d’audio
pour « AI audio generation »
Génération automatique de texte
pour « AI text generation »
Génération automatique d’image
pour « AI image generation »
GML (Grand modèle de langage)
pour « LLM » (Large Language Model)
Instruction générative
pour « prompt »
Intelligence artificielle générative
pour « generative AI »
Jeton textuel
pour « text token »
Modèle à bruit statistique
pour « diffusion model »
Modèle génératif
pour « deep generative model »
Modèle préentraîné
pour « pretrained model »
Transformeur
pour transformer
Modèle génératif
pour “deep generative model”
Modèle préentraîné
pour « pretrained model »
Transformeur
pour « transformer”
Pas assez clair
Au-delà du fait que les anglicismes se sont imposés en premier sur le secteur de l’IA (comme c’est souvent le cas pour les termes liés à l’informatique et aux nouvelles technologies”, la langue de Shakespear a surtout l’avantage de proposer une désignation précise des outils génératifs. Ainsi la traduction de l’expression “génération automatique d’image” en français, ne fait pas dans le détail, et tente de remplacer à elle seule un éventail de vocables anglophones dont “image-to-image” et “text-to-image”.
De plus, certaines traductions semblent assez hasardeuses, à l’image de l’expression “apprentissage antagoniste” qui vient remplacer “adversarial machine learning”, ou encore “instruction générative”, qui tente de supplanter le désormais bien connu “prompt”. Décidément, c’est pas gagné pour la langue française dans l’IA.
Par Amandine Jonniaux Journal du Geek
Source : Legifrance.gouv.fr